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De Sai Yok à Sangkhlaburi en passant par Thong Pha Phum

Nous quittons à présent Kanchanaburi pour atteindre Sangkhlaburi et son mythique pont en bois, près de la frontière Birmane, en 3 jours de trajet .
Notre première destination, c’est le parc national de Sai Yok, sa forêt, ses cascades, et ses bungalows flottants sur la rivière Kwai.
En partant de la gare routière de kanchanaburi, il faut compter deux heures de bus pour atteindre l’entrée du parc.

Sai Yok waterfalls

Après s’être acquitté du droit d’entrée dans le parc, qui est d’environ 200-400 bahts pour un Falang (m’en rappelle plus) et 100 bahts maxi pour un Thaï,  une dame en side-car, rigolarde, nous conduit près de la rivière où nous attend l’épreuve du terrible pont : il suffit de le traverser en marchant un pied devant l’autre, on peut aussi danser dessus où y dormir, mais je conseille un de ces bungalows flottants, bien plus confortables, pour 800 bahts …

Si vous hésitez sur la couleur, la forme ou l’allure générale du bungalow, vous pouvez également vous rendre  au sommet jusqu’au point de vue, en prenant à droite à la sortie du pont, la vue plus générale est bien reposante .

Des deux côtés du pont, la forêt nous attend, le biotope abrite pas mal d’espèces d’oiseaux, mais attention c’est l’hiver, et ici , comme dans toute la province de Kanchanaburi, c’est dégarni, justement, vous allez me dire, c’est plus facile pour observer les piafs, hé bien viendez et faisez-le ! En tous cas il y a du monde, témoin cet enregistrement :

La forêt en question, la voici, il existe de nombreux sentier avec plusieurs biotopes, le bambou domine la première zone qui mène jusqu’à des reliques d’anciens camps d’esclaves pendant l’occupation Japonaise, pour la construction du chemin de fer de la mort . Des cavernes laissent également souffler un vent glacé, qui est le bienvenu dans la chaleur tropicale de l’après midi. L’ensemble est très sec à cette saison, aucun touriste croisé .

Sur la droite du pont,  la grande cascade Sai Yok Yai se déverse dans la rivière Kwai, la végétation environnante est forcément bien plus verte . Un peu plus loin sur la gauche, presque en face des bungalows, c’est la cascade Sai Yok Noi ( en Thaï, Yai = grand, Noi = petit).

En amont du pont, une grande esplanade est bordée de quelques restaurants modestes, c’est l’occasion de se rafraichir en journée, une vendeuse termine de maquiller sa fille pour une fête le soir même; la petite, très timide, le devient encore plus quand je lui propose de prendre quelques photos de la scène .

Je pensais qu’il était possible de diner pendant que le raft dérivait jusqu’à la petite cascade et qu’à cet endroit, il jetait l’ancre, mais le chef m’a dit que c’était bien trop dangereux et qu’il ne pouvait pas prendre ce risque. Manger sur un raft amarré juste devant les bungalows n’a rien de bien excitant, nous retournons dans un des petits restaurants de l’entrée, un seul reste ouvert et par chance la cuisinière est un cordon bleu .
Il fait déjà bien nuit à 19h, la pleine lune dissipe sa froide lueur dans la masse nuageuse, juste derrière le bosquet de bambous, ce soir il pleuvra trois gouttes, peut être…
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Là, à l’entrée du parc, dans ce petit abri-boutique bordélique, en bord de route, il fait bon attendre le bus en direction de Thong Pha Phum, ville déjà découverte en 2013,  en face un technicien rajoute un câble électrique,  un moine passe en side-car…il est 10h,  il fait très chaud et sec.

Thong Pha Phum

Dans le bus, tout est normal, le chauffeur profite à fond de son rétroviseur ultra kitsch à dorures, tandis que sa pendule a dû rendre l’âme .

Le trajet en question:

Le panorama depuis La pagode Phra Put Jetiyakiri (พระพุทธเจติยคีรี)

J’aime beaucoup Thong Pha Phum, et j’y retourne avec le même plaisir qu’au premier jour, cette fois-ci j’aimerais bien découvrir le point de vue depuis cette petite pagode, sur la colline, de l’autre côté de la rivière qu’un pont suspendu permet de traverser , une route longe le temple Wat Tha Khanun qu’il faut dépasser, 100 mètres plus loin, sur la gauche, des escaliers grimpent jusqu’au sommet de la colline, jusqu’à la pagode Phra Put Jetiyakiri, c’est assez fatigant, mais rien de comparable aux 1237 marches du Tiger Cave Temple de Krabi.

Nous arrivons juste au bon moment, avant le crépuscule, pour apprécier cette  vue à 360° sur la petite ville de Thong Pha Phum, la campagne environnante et la rivière Kwai.

Le soleil éclaire encore chaleureusement les collines de bambous desséchés, tandis que la lune fait sont apparition pour créer une belle scène de conjonction jour/nuit.

C’est maintenant le départ pour la destination finale : Sangkhlaburi, j’apprécie énormément la matinée dans le marché de Thong Pha Phum et mon repas en solo, les citadins et marchands venant taper la causette à ma table,  Aree ne mange pas souvent le midi et guette l’arrivée du bus un peu plus loin .

Hop, le bus passe …

Sangkhlaburi

Maintenant que nous sommes à Sangkhlaburi, il s’agit de trouver un hôtel, nous sommes Samedi et les Thaïs aiment venir en nombre le week-end .
Après plus d’une heure d’aller-retour sur le route qui mène au fameux pont Mon, nous arrivons à négocier une piaule chez un particulier, pour 700 bahts, ce qui est une performance vu que tout est plein ou alors supérieur à 1500 bahts .
C’est déjà la fin du jour, le moment idéal pour découvrir le Pont Mon et les scènes des derniers rayons de soleil dilués par les fumées des gargotes au feu de bois .
Sangkhlaburi est construite initialement au confluent de trois rivières, un barrage a été construit plus tard et a levé une masse d’eau considérable, cela ressemble à présent à un vaste lac . Le village d’origine a été déplacé, en revanche les habitants des communautés Karen et Mon, qui n’ont pas la nationalité Thaï,  n’ont pas eu le privilège d’avoir une nouvelle demeure et ont dû se contenter de maisons flottantes .

Le pont est bondé de touristes, la plupart Thaïlandais, très peu de falangs dans le secteur, des enfants proposent d’appliquer des motifs fantaisistes en crème de Thanaka (voir cet article en Birmanie pour les explications) , d’autres réalisent des démonstrations de la tradition Birmane du portage sur tête.

Au bout du pont, on atteint le village Mon, bien plus pauvre que l’autre rive, les visiteurs craquent pour les bijoux et les fringues locales proposées le long de la rue principale .

Le pont Mon

Voici la vue d’ensemble du pont Wang Kha au petit matin, il est plus communément appelé Mon, c’est le nom de l’ethnie du Myanmar (Birmanie) qui est à l’origine de la construction du village en 1984, pas mal de Birmans sont venus vivre en Thaïlande suite à de nombreux conflits dans leur pays . La longueur du pont est de 850m, c’est le plus long de Thaïlande, il est bien plus modeste que l’immense pont en teck d’ U bein à Amarapura en Birmanie, mais sa structure fine et aérienne est unique. 
[box type= »info » ]Sachez qu’à la saison des pluies, l’eau atteint presque le haut du pont, le 28 juillet 2013, il s’est écroulé, suite à de très fortes pluies et une brusque montée des eaux, un pont-radeau en bambou a été utilisé (visible sur les photos) en attendant sa reconstruction l’année dernière .[/box]

La pagode Phutthakhaya

Sur l’autre rive, en tournant à gauche et en se dirigeant vers le bord du grand lac, on tombe sur la pagode Phutthakhaya, qui est la réplique d’un célèbre temple Indien, le Bodh Gaya, dans lequel le Bouddha Gautama Siddharta aurait atteint l’illumination . Actuellement (janvier 2016), elle est en réfection, un jeu consiste à faire tenir une pièce droite sur l’empreinte géante du pied de Bouddha, l’avantage de ce genre de pratique c’est la concentration maximale demandée qui permet d’être dans le moment présent .

Le Wat Wang Wiwekaram

Un kilomètre plus loin, en remontant la route, sur la droite à la sortie du pont, le grand temple Wat Wang Wiwekaram est très vénéré dans toute la Thaïlande, il abrite le corps du moine Luang Phaw Uttama, qui est à l’origine de la construction du temple ainsi que du village Mon ; une statue de cire le représentant trône dans la partie principale du temple . Pour la première fois, j’assiste à ce rituel étonnant : un moine lance des chapelets/colliers sur la tête des pratiquants pour les enfiler autour du cou, parfois à une distance assez considérable, en une demi-heure je ne l’ai pas vu manquer sa cible .

A l’entrée d’un autre temple bien plus modeste, d’autres enfants proposent des applications de Thanaka .

En repartant du temple, ne pas oublier de saluer le trio de pépettes aux smartphones et les gamins porteurs de gamins qui traversent la route .

Les temples engloutis ou perdus

Moyennant une sortie en bateau sur le réservoir, on peut accéder à trois anciens temples : le premier, dont je ne retrouve pas le nom, est immergé presque toute l’année, le second est le  le Wat Som Ded, situé sur un promontoire, c’est aussi le plus beau avec ses ficus à la Angkor Wat, et le Wat Saam Prasob, immergé en grande partie pendant la saison des pluies . C’est un homme qui dirige le bateau, tandis que son jeune fils, encore enfant, très investi dans l’entreprise familiale, se place à l’avant du bateau pour commenter à toute vitesse l’excursion, nous ne sommes que deux touristes sur le longtail boat, le ciel est très menaçant, c’est la fin de la journée.
Voici l’unique photo prise du premier temple, anecdotique, ainsi que la pagode Phutthakhaya, visitée plus haut .

Pour rejoindre le Wat Som Ded, il faut accoster sur une plage où d’anciennes marches aboutissent au bâtiment .

Nous reprenons l’embarcation en direction du Wat Saam Prasob,  la tempête se lève, de bonnes giclées d’eau poussées par un vent modéré pénètrent dans le bateau. Vite ! Vite ! En un clin d’œil le petit guide s’est transformé en momie en plastique et reste immobile à la proue de l’embarcation, le père ne ralenti pas et nous finissons tous bien imbibés au moment où nous atteignons le dernier temple. Je cours sous la pluie afin de prendre quelques photos avant le vrai déluge.

Le retour, pas très long, termine de nous métamorphoser en éponges gorgées d’eau, bon j’exagère un peu…ça a plus de gueule . De retour sur le pont Mon, les touristes qui étaient déjà peu nombreux en début d’après midi, ont tout simplement disparus, enfin un pont libre !

Cette pluie fera place a une belle chute de température pendant 3 jours, des scores pas enregistrés dans le pays depuis des décennies, le lendemain il ne faisait que 15° à Kanchanaburi !

(7 commentaires)

  1. Toujours aussi extraordinaires ces découvertes que nous faisons en ta compagnie !
    Bravo Stéphane !
    On t’embrasse

  2. J’ai découvert cette ville de Sangkhlaburi début janvier 2016, j’en suis littéralement tombé amoureux. Merci pour ce billet qui m’a fait revivre ce trip

  3. Bonjour! Merci pour ces images et ce blog qui donne envie de sillonner les coins moins connus de la Thaïlande. Je compte faire le voyage jusque Sangkhlaburi avec mes filles (8 et 10) et mon mari en février. Je voulais savoir si le bus passe par le parc d’Erawan que nous comptons visiter et où je pense y passer la nuit si l’on peut continuer ensuite directement vers Sai Yok.

    1. Bonjour Juliette,
      Je ne pense pas que le bus passe directement par Erawan, le mieux est de demander avant, le chauffeur stoppera et vous pourrez prendre un songtheaw (taxi collectif) ou autre taxi afin d’atteindre les cascades qui ne sont pas directement sur le route.
      Bon Voyage

  4. Bonjour,

    Merci pour toutes ces infos…
    Nous comptons passer quelques jours dans ces contrées idylliques mais quelques questions me taraudent.
    Pour visiter (à 5 avec 3 enfants de 9-12-14) Kanchanaburi, erawan, Sai yok Yai, le train de Nam tok,Thong pha phum et Sangkhlaburi, est-on obligé de revenir sur une « grande ville » comme kanchanaburi ou pouvons nous faire en itinérant. Y a t-il un bus qui s’arrête dans ces villes? J’ai compris qu’erawan ne sont pas directement sur la route, mais peut on aller de villes en villes en bus?
    Faut-il réserver la nuit en raft dans le parc de sai yok yai? Que me conseillez vous?
    Merci!

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