C’est dans le froid, entre 20 et 23 °, et le vent, que je découvre Pattaya, à moins de 100 km au sud-est de Bangkok, en compagnie d’ Annie (voir ce billet).
Pattaya, c’était jadis une petite ville, c’est maintenant une grande station balnéaire, collée le long d’une belle plage en forme de croissant de lune, décorée de building construits à la va vite. C’est aussi, et surtout, le plus grand business sexuel de la planète, un bordel géant à ciel ouvert. C’est grâce aux soldats américains, qui pendant la guerre du Vietnam, avaient coutume de venir s’amuser ici,l’endroit était déjà connu comme lieu de délassement pour les messieurs Thais.
En France aussi, les médias observant Brigitte Bardot tremper son cul dans la baie de St Tropez, ont contribués à défigurer un petit coin de paradis.
Annie ne marche pas, elle sautille comme une petite fille sur la corniche de la baie, elle étend très longuement ses bras, le vent emporte régulièrement son foulard, la mer est sombre et déchainée. Je la suis, en gardant mes distances de sécurité, les Thais et les Farangs l’observent étrangement, elle n’est pas comme les autres Thais, « calme et sereine ».
44 ans, ainée d’une famille de 3 enfants, de père Chinois et de mère Thai, elle a dû, comme le veut la tradition du pays, s’occuper de la famille et gagner de l’argent, naître à Pattaya facilite sûrement cette mission! La mission étant accomplie, ainsi que l’éducation de sa fille de 23 ans, Annie veut maintenant se sentir libre et heureuse, à chaque instant. La suivre toute une journée n’est pas la chose la plus simple du monde, à côté d’elle, je me sens neurasthénique. Découvrant la célèbre walking street en pleine journée, j’ai du mal à croire que cette rue paisible se transforme en bordel ambulant, la nuit venue. Pourtant, sur le trottoir le long de la plage, dans les alignements de gogo-bars diurnes de l’autre côté de la rue, dans les ruelles, à proximités des marchés, des filles, des ladyboys attendent leurs clients, ou leurs futur maris…
Au couchant, des gogos bars nocturnes s’illuminent un peu partout et crachent du disco, de la techno, dans toute la ville rougissante. Un retour dans la walking street pour constater le désastre: des milliers de personnes de toutes nationalités arpentent la rue, dont pas mal de musulmans (arabes, indiens, tiens tiens…), mais surtout beaucoup de Russes, car la ville contient une quantité colossale de prostitués des pays de l’est. La rue abrite une faune incroyable, la vulgarité est affiché absolument partout, sauf rares exceptions, c’est le fétichisme à outrance, le tout à ras des fesses, les talons toujours plus hauts. Des complexes immenses de gogo-bar à perte de vue, des cabarets, des vitrines avec danseuses, des établissements à spectacles spéciaux, des vendeurs ambulants de n’importe quoi, des gogo-bar-rock avec d’excellents groupes de reprises, seul endroit en Thaïlande où j’ai pu écouter de la musique, et au milieu de tout cela, comme si ça ne suffisait pas, des femmes font le trottoir, enfin…la rue.
Les Russes viennent aussi en famille pour se délasser, car attention, Pattaya n’est pas qu’un Bordel!! Non! loin de là! Beaucoup d’activités sont proposées en dehors de « plage-baise »: la colline est mignonne, la vue superbe, de nombreux temples, bouddha géants, le superbe sanctuaire de la vérité, qui est un magnifique temple tout en bois etc.
Les familles viennent ici et se prélassent au milieu de ce monstrueux commerce sexuel ambulant, comme on va à Disneyland, quoi que…à choisir, je préfère la vulgarité sincère et bon enfant de Pattaya à celle des descendants de M. Disney.
Les meilleurs clients restent les gros-vieux, ils sont de moins en moins nombreux en Europe et aux US et pullulent ici!
Évidemment, quand on est une femme Thai, faut être motivée…mais en les observant bien, ces messieurs restent souvent très gentlemen, parfois même attendrissants, et plein de fric, et cerise sur la gâteau, peut être pas si fonctionnels que ça question sexe!
Je dois préciser la particularité principale de la prostitution en Thaïlande: le proxénétisme y est presque absent, depuis des siècles, la tradition (un peu féodale), veut, qu’une jeune femme doit aider financièrement sa famille de n’importe quelle manière, ici, les enfants doivent reconnaissance envers leurs parents pour les avoir élevés et nourris, non seulement ils ne sont pas aidés pour leurs études, mais doivent en plus raquer leurs parents!!!! On est loin du petit étudiant européen avec bouffe et appt payés par la famille!!! Toutes les prostitués thaïs sont donc freelance.
J’ai rejoins Annie dans le gogo-bar d’une de ses copines, pour se rappeler « le bon vieux temps », elle a remis la « machine » en marche quelques minutes en dansant autour du pylône de métal, j’ai pu également filmer, je l’ai vu prier tous les bouddhas de la ville pendant la matinée, elle voulait absolument que je ramène un bon reportage vidéo et de belles photos. Le lendemain chez une autre copine pour un spectacle de ladyboys très réussi, j’ai même pu obtenir deux autorisations de diffusion!
Pattaya est considéré par les Thaïs et les étrangers, comme un lieu « fun », d’amusement, même si le concept peut paraître malsain…encore une fois, ce qui sauve la mise, c’est l’absence d’agressivité, la gentillesse, les sourires et la joie de vivre, mais peut être n’est ce qu’une apparence pour la plupart…la face, toujours la face…
Personnellement, la découverte de ce lieu ma évidemment beaucoup étonné, surtout les deux premiers soirs, on est loin du sinistre Pigalle, le troisième soir, j’ai ressenti un peu trop la « business machine », le lieu de consommation…mais c’est surement mieux que Disneyland, et moins cul-cul, tout simplement cul!