Dans ce billet je parle de deux lieux bien distincts: le musée Erawan est situé à Bangkok, le sanctuaire de la vérité à Pattaya, M. Lek Wiriyapan est le créateur des deux monuments, un homme que je soupçonne d’être au moins très riche et légèrement extravagant, il a également Ancient city (Muang Boran) à son actif, des constructions modernes et privées qui refusent de passer inaperçues.
Le musée Erawan (Chang Sam Sien) (พิพิธภัณฑ์ช้างเอราวัณ)
C’est mon amie Poom qui m’a proposé de découvrir cette construction récente située à Samut Prakan, dans le sud de Bangkok. Je devais l’attendre au pied de la station BTS « Bearing », la dernière sur Sukhumvit road, les embouteillages de fin d’après midi ont eu vite fait de transformer l’attente en siège et le parcours de Poom en longue expédition dans la diversité des gaz automobiles. No stress oblige, une gargote est toujours disponible en bord de route pour s’épicer le gosier, en attendant l’arrivée de la miss dans sa belle Cadillac. Le smartphone est toujours un outil très utile dans ce pays, ne serait-ce que pour identifier le lieu où l’on se trouve, le photographier, et pour partager la localisation avec la personne qui vous cherche, car cela peut parfois durer des plombes!
Ce musée et son enceinte sont la propriété privée de son créateur, l’entrée est de 300 Baht (7€), un tarif plus élevé que la moyenne, à cause de ce statut.
Le plus remarquable se remarque de suite, dès le départ, à l’arrivée: la triple tête d’éléphant qui coiffe le bâtiment principal:
Poom doit se changer et revêtir une tenue religieuse plus traditionnelle pour accéder au temple, elle ne manque pas d’acheter des offrandes fleuries et de l’encens, marque quelques minutes de méditation devant un autel Bouddhique et se dirige vers le bassin pour libérer une fleur de lotus qui flottera dans le courant paisible.
A l’entrée du temple-musée, des fleurs de Frangipanier (Plumeria Acuminata) au parfum sublime, flottent dans une coupe géante en tapissant toute sa surface.
Le bâtiment est au centre d’un petit parc continuellement entretenu, où statues religieuses traditionnelles et autel Bouddhiques sont partiellement mélangés à la flore tropicale.
Le soubassement du musée possède une pièce présentant des reliques religieuses, nous avons finalement oublié de la visiter, pensant le faire après la découverte de la partie supérieure, encore bien inondée par les rayons de soleil de cette douce fin d’après midi d’hiver.
L’intérieur est richement décoré et mélange de l’oriental et de l’occidental, tant au niveau religieux que architectural, comme par exemple la magnifique fresque du plafond en vitrail, très rare en Asie du sud-est, qui représente une carte du monde entourée des signes du Zodiaque.
On remarque des bas reliefs chrétiens sur un pilier.
Les trois autres piliers illustrent L’Hindouisme, le Bouddhisme Mahayana ((Inde, Chine, Japon, Corée, Singapour) et le bouddhisme Theravada (Sri Lanka, Thaïlande, Myanmar, Laos, Cambodge, Népal ).
L’ensemble des quatre piliers représentent le Dharma ( en gros la loi qui guide l’homme sur le chemin de la vérité cosmique)
– Le message du pilier Chrétien est que l’amour apporte le salut à toute l’humanité.
– Le pilier Hindou indique que la prière mène à la libération de la souffrance.
– Le pilier Mahayana enseigne que la compassion et la bonté créent la paix.
– Le pilier Theravada nous dit que la libération de la souffrance est acquise seulement avec la sagesse et la persévérance.
Ce mélange multi-religieux est une excellente idée, même si le concept peut être difficile à intégrer pour un puriste… L’Islam est absent, La Thaïlande rencontre des conflits interminables et est victime d’attentats, au sud du pays, près de la frontière Malaisienne…
Un second escalier beaucoup plus exigu ou un ascenseur, au choix, mènent à l’intérieur de la tête de l’éléphant, dans lequel des statues Bouddhiques Thaïs, Cambodgiennes et Laotiennes de différentes périodes historiques sont exposées, il n’est pas permis de les photographier. Cette pièce est le « Paradis » Bouddhique, une statue de Bouddha est perchée tout au fond, au sommet des consciences, l’ensemble fondu dans la carte du ciel peinte dans toute la pièce incurvée.
Le musée d’Erawan est une curiosité architecturale de Bangkok, ce monsieur Wiriyapan sait mélanger le traditionnel et le moderne de façon harmonieuse, et également le concept musée-temple, sans sacrifier trop à la spiritualité, même si il ne faut pas s’attendre à être enveloppé d’une aura religieuse semblable à celle des vrais temples historiques, c’est avant tout un musée.
Le sanctuaire de la vérité (Prasat Sut Ja-Tum) (ปราสาทสัจธรรม)
A une heure de route plus au Sud, on arrive à Pattaya, dont j’ai déjà décrit l’activité débridée (oui, bon…) dans ce post, en 2011: Pattaya les Bains.
Le sanctuaire de la vérité est situé dans le quartier nord de la ville, Naklea, en bordure de mer.
Les frais de visite s’élèvent à 500 Bahts (12€), ce qui est colossal pour la Thaïlande, mais ce monument a une particularité : il est en permanente construction depuis 1981! Entièrement construit de bois, plus de 100m de haut, il évoque l’architecture Khmer de l’époque d’ Angkor au niveau de ses sculptures.
Le temple rassemble cette fois-ci des religions et mythologies uniquement orientales: Bouddhisme et Hindouisme, et utilise l’art et la culture comme moyens de réflexion sur les anciens mondes, leurs conceptions de la terre et de l’univers, le but de la vie etc.
Un long sentier abouti sur une colline qui permet d’admirer la construction dans son environnement:
Voici maintenant quelques vues rapprochées.
Des détails architecturaux, on peut rester 3 jours à les observer tellement l’ouvrage est chargé:
L’intérieur, sombre, est difficile à photographier sans trépied, que je n’avais évidemment pas apporté (mais que je me trimballe dans mon sac à dos depuis déjà plus de 2 mois), la hauteur du bâtiment est colossale, les piliers rentrent tout juste au super grand angle à 17mm.
Comme le musée Erawan, le Sanctuaire de la Vérité est une réussite architecturale moderne, le concept de construction permanente rend l’œuvre plus vivante: aux abords du temple, des ouvriers s’activent à travailler le bois toute la journée! Une fin de construction est quand même programmée fin 2025!
Tres belle photos et bel description