Après Ko Mook, revenons à Trang, ville du sud de la Thaïlande, dans la province du même nom, José propose de me faire découvrir les environs, et également des métiers manuels en voie de disparition .
Le mécanicien tourneur à Trang
Ce matin là, nous filons dans un atelier bien particulier, celui d’un mécanicien tourneur, ami de José, il va usiner devant nous une pièce mécanique afin de l’adapter à une autre pièce, c’est bien sûr un travail de précision qui demande beaucoup de savoir-faire et de concentration.
Voici les photos du façonnage, incluant le meulage, la soudure et le tournage.
Le lieu peut paraître confus à un non initié, mais l’atelier est très bien entretenu, tout semble être à sa place.
Je parcours la grande pièce et imagine les longues heures de travail pendant des années, en compagnie du poste de radio crachant des informations sur les innombrables crises politiques dont la Thaïlande est coutumière depuis des décennies; à côté du poste, l’incontournable et presque obligatoire calendrier du roi Rama IX.
Un peu de nature
Un break en pleine nature, dans l’après midi, permet d’observer les graines rouge en grappes du Taro Arum macrorrhizon, qui est un arum sauvage très commun, à feuilles immenses, également cultivé à des fins culinaires. Les fruits du figuier sauvage Ficus Racemosa poussent directement sur le tronc de l’arbre, très commun également.
Et voici une méthode de pêche bien efficace, surtout quand il n’y a déjà presque plus d’eau : vider la rivière avec un seau !
Les cascades de Phrai Wan et de Marona
La saison sèche n’est pas le meilleur moment pour observer les cascades et autres chutes, la Phrai Wan Waterfall reste quand même généreuse; près de la cascade Manora, une famille a commencé un monstrueux pique-nique, pendant que les filles s’éclaboussent dans la rivière. Je refuse poliment l’invitation à manger les mets certainement très épicés.
Une orchidée sauvage, orange, resplendit dans l’anfractuosité des roches, c’est une Habenaria rhodocheila, ou une proche cousine .
Pendant que je cherche à photographier ce spécimen qui est bien peu éclairé, mes compagnons m’attendent…
Entendre trop longtemps l’eau couler d’une cascade, donne des envies pressantes, plusieurs kilomètres séparent ces deux types de toilettes, le choix dépendra de plusieurs facteurs physiologiques et biologiques, les deux sont gratuites .
Nous repartons à nouveau depuis Trang, impossible de ne pas saluer cette imposante sculpture en métal, faite d’assemblages mécaniques, qui garde l’entrée de cet hôtel !
Le temple de Khao Phra
Le temple de Khao Phra Yod, à environ 30km au nord de Trang , à Huai Yot, domine une colline, je n’ai pas pris de photos, vu que j’en propose déjà dans mon blog des centaines, avec des architectures plus originales ou similaires, je conseille de cliquer sur le mot clef « temples », dans la marge de droite.
Comme à Kon Khaen, des milliers de clochettes tintent dans la douce brise qui caresse la cour, voici un extrait de l’ambiance :
Les effrayantes grottes de Khao Bob
Nous sommes toujours à Huai Yot, et nous allons maintenant tenter de pénétrer dans les grottes de Khao Bob ; je n’ai jamais été déçu par l’exploration de grottes en Thaïlande, il n’y a pas à hésiter une seconde ! Avant l’achat du ticket, qui comprend un canoë dirigé par deux bateliers, des panneaux précisent que certains passages sont très bas de plafond, je regarde les photos d’un œil distrait et me contente de faire la grimace à Aree, qui elle, vu sa taille, se fout encore plus de la hauteur de la grotte.
Et c’est parti, les deux gars rament tranquillement jusqu’à rejoindre la voûte d’entrée du vaste tunnel, puis s’arrêtent devant un chemin menant dans les cavités, le reste se poursuit à pied.
Comme dans toutes les grottes en Thaïlande , des stalagmites servent de support à des symboles Bouddhistes, nous explorons ce dédale minéral, le monde souterrain est encore une fois surprenant.
Le guide ne manque pas de nous faire remarquer quelques formes équivoques, notamment « l’éléphant » et le « poisson », enfin …un éléphant sans trompe , en revanche au niveau des pattes, c’est bluffant !
La visite de la grotte est terminée, on regagne le canoé afin d’emprunter la suite du cours d’eau souterrain, au bout de 2 minutes le batelier à l’arrière annonce que nous rentrons dans » le ventre du dragon » et qu’il faut se plaquer sur le dos, le long du canoé . « Now we take care you, don’t move ». Ok …bon…effectivement le plafond se rapproche de plus en plus de ma tête et je ne réfléchis pas 1 seconde de plus, je me couche, dans mon obstination je prends 2 ou 3 photos sans cadrer, l’appareil en bout de bras…avant de ne plus pouvoir du tout le manipuler.
A ce stade, j’étais très loin d’imaginer que quelques secondes plus tard, le plafond et ses petites stalactites allaient frôler mon grand nez; là, juste sous mes yeux, les détails de la roche défilaient à vive allure et je poussais des petits hurlements, juste pour rajouter une pointe d’aventure, sans toutefois paniquer, vu que le parcours est effectué plusieurs fois par jour et qu’aucun morceau de chair ne semble rester collé sur les parois, ni même aucune trace de sang frais ou noir. Seulement, au bout d’une minute, j’ai trouvé que les gars allaient un peu trop vite et j’ai jugé qu’il n’y avait plus de place entre mon nez et la grotte, alors j’ai apposé mes mains sur la pierre, le contact fut agréable. Les gars ont stoppé net, ce sont retrouvés bloqués dans un marasme minéral, m’ont assuré que tout allait bien, il ont dû faire appui sur le plafond avec leurs mains, pour faire passer le canoé en dessous de la limite critique et c’était reparti, eux-aussi bien sûr sont plaqués et nous n’avançons plus qu’avec leurs petites mains qui courent sur la paroi, en tout 350 mètres comme cela, avec encore d’autres poussées sur les parois juste au bon moment, pour abaisser la hauteur de l’embarcation, une demi seconde de décalage et c’est le brin assuré. Je ne sais pas comment ils font ça, à cette vitesse et sans distribuer des promotions de pack de chirurgie esthétique dans les meilleurs hôpitaux de Bangkok . Je suis sûr à présent que je ne suis pas claustrophobe, si vous avez cette tendance, évitez à tout prix cette activité ici ! Si vous êtes en surcharge pondérale, vous aurez beaucoup de mal à vous plaquer, ou vous serez peut être refusés, la distance entre les yeux et la paroi est de quelques centimètres. La sortie de la grotte, le retour à l’espace, est comme la scène finale de Blade Runner.
Un artiste unique
Après cette stimulation dans le monde de Jules Verne, José me propose de rencontrer un artiste farfelu, engagé écologiquement et très doué, cet homme a créé dans un parc un ensemble de figures Bouddhiques, issues de la mythologie, à l’aide de bois trempés, assemblés. Dès qu’ils ont vu son projet progresser, les habitants de ce lieu (non loin de la grotte), lui ont apporté quotidiennement du bois. Certaines œuvres sont de grande tailles, d’autres sont exposées à l’intérieur de son magasin, sous forme de mobilier vernis. Hélas je n’ai pas beaucoup de photos de l’ensemble, le soleil surexposait le bois. Pour ceux qui désirent s’y rendre, voici les coordonnées GPS : latitude 7°48’25.39″N longitude 99°34’17.98″E
Un magasin de bricolage pro
Les jours passent … aujourd’hui nous rendons visite à un autre ami de José, qui possède un grand magasin de bricolage pro, à l’activité incessante, ici la manipulation des grandes pièces demande de la rigueur et de l’attention, à noter les superbes étagères en bois, à l’ancienne !
Un concepteur de meubles en bambou
Non loin de là, un artisan fabrique des abris de jardin en bambou, ainsi que d’autres meubles … le lieu est bien gardé par de redoutables molosses .
Au bord de la nationale, juste à côté, cet homme un peu désespéré, semble vendre également des meubles, peut être un ancien employé selon José .
En face de Koh Lanta
Nous repartons dans la nature, plus précisément vers le bord de mer, à l’extrémité d’une pointe, en face de Koh Lanta, au bout d’une vaste mangrove, à cet endroit, les formations rocheuses calcaires sont curieuses, des puits d’eau douce, toujours fonctionnels, baignent dans la mer à marée haute (pas de photos, désolé), des nuées de Bécasseaux s’envolent de rochers en rochers…
Coordonnées GPS : 7°37’48.1″N 99°14’01.5″E
Un éléphant en aide à l’abattage des hévéas
Je termine cet article par une activité devenue rare, un sujet plus sensible : la sylviculture dans une plantation d’hévéas, l’abattage des arbres assisté par un éléphant, dont le rôle et de tirer l’arbre entier depuis le lieu de coupe jusqu’à celui de découpe en tronçons, avant d’être chargé dans un camion, encore un plan unique de José !
Les conditions d’éclairage sont catastrophiques, il est midi et une franche découpe ombrage/ensoleillement ne permet pas d’exposer.
Après chaque voyage qui lui demande beaucoup d’efforts, l’éléphante peine pas mal et prend une longue pose pour respirer et récupérer un peu, spectacle insolite, mais tout de même pas très enthousiasment à la longue.
Voici un petit montage vidéo de l’épreuve :
Quelques images :
Si, comme moi, vous n’avez jamais vu une scierie mobile, en voici une : c’est un vieux pickup dont l’entrainement moteur peut être branché sur une scie circulaire installée à l’arrière :
La photo finale de cet article sur Trang et ma rencontre avec José, c’est ce formidable plat, une spécialité du sud appelée Kao Yum, tous ces délicieux ingrédients doivent être mélangés avant de savourer le plat dans ce restaurant : Kao Yum Thang Luek
C’est du bon, les photos sont super et les commentaires justes, bon boulot l’artisan. 🙂
Yummy! j’adore le dernier plat de l’article, on met le tout dans une feuille de salade par exemple et l’on trempe dans une sauce bien épicée! Je me répète, mais merci pour toutes les infos… on s’y croirait presque on s’imagine vivre l’aventure avec toi…
Merci pour ce retour,
Oui ce plat est un délice, ça pétille dans la bouche !