6h de bus, »seulement », depuis Pokhara, pour atteindre les sommets les plus bas du Népal, ici ça culmine à 150m! C’est la région du Teraï, sub-tropicale, un des rares habitats restants pour le tigre du Bengale, bientôt rayé de la carte à cause du braconnage pour la médecine chinoise, de la réduction de son espace de vie, et du massacre de ses principales proies.
Le village de Sauhara, aux abords de la réserve Chitwan, s’étend sur plusieurs kilomètres, terre ocre, petites maisons d’argile et toits de paille, devantures de portes méticuleusement balayées quotidiennement, à l’aide de quelques brindilles de paille. Peaux plus noires, habits plus colorés et chatoyants, cela pourrait ressembler par moments à un petit bout d’Afrique, isolé en Asie. La brume hivernale enveloppe la forêt et la savane, dès le crépuscule, jusqu’à midi. Au menu des activités: safaris à dos d’éléphant, promenades en jungle, descente de la rivière en pirogue et… on recommence!
J’ai pu ainsi tester l’éléphant safari classique, en partant du village, très fréquentée par de nombreux touristes, et la version plus sauvage, en restant deux jours dans un hôtel isolé au beau milieu du parc, sans électricité, éclairé par une lampe à pétrole!
La version sauvage, même si elle demande plus d’investissement financier et physique, vaut la chandelle, c’est la cas de le dire: la savane est bien préservée, aucun touriste, les animaux sont bien plus nombreux. On croise les gracieuses biches tachetées à la Bambi, proie de choix pour notre vénéré tigre du bengale, que l’on peut apercevoir à condition de rester environ dix années sur place, si j’en crois les expériences des guides! Je me suis contenté, comme beaucoup, de lire les empreintes fraiches, que le félin géant laisse tous les matins, sur les petits sentiers forestiers. On croise aussi régulièrement des sangliers, d’autres espèces de daims, quelques rhinos unicorne, espèce rare, des crocodiles (très farouches),et beaucoup d’oiseaux en tout genre…
Une nuit passée dans une tour d’observation n’a pas permis d’observer grand chose, excepté quelques sangliers adultes et quelques daims très éloignés.
De retour depuis ce matin à Sauhara, avant de filer à Bakhtapur, ville historique, je reste encore une journée pour visiter le centre de reproduction des éléphants, animal préhistorique, magnifique et fascinant.