Suite du parcours de 9 jours avec miss Duyen, après Hoi An et son tourisme exacerbé, la découverte de la capitale du Vietnam, Hanoi, au nord du pays, baigne le visiteur dans une ambiance paradoxalement désuète et dynamique.
Ce n’est pas la météo froide et grisâtre de cette mi Décembre qui va atténuer cette première impression, un soupçon mélancolique, que je ressens en descendant du bus venant de l’aéroport, mais après quelques pas et des échanges furtifs avec la population locale, Hanoi devient vite attachante.
Contrairement à l’ambitieuse Saïgon (Ho Chi Minh), elle persiste sur sa lancée traditionnelle et « communiste », elle m’a semblé au premier abord moins colorée, plus asphyxiée, une froideur qui n ‘est finalement qu’une illusion superficielle, question d’adaptation. Le peu de temps que nous y sommes restés, Hanoï m’a séduite par sa simplicité, son activité humaine condensée et chaleureuse, contrairement à ce qui m’avait été reporté par d’autres touristes ou quelques habitants d’ Ho Chi Minh, certainement trop fiers de la modernité de leur fief, qui n’est finalement qu’un capitalisme en implantation.
Hanoï, une ville très arborée
Une des particularités de la capitale, c’est d’avoir conservé de magnifiques arbres au détours de ses rues, se penchant parfois ostensiblement jusqu’à presque caresser les épaules des motocyclistes circulants quotidiennement par dizaine de milliers. Les grandes villes du Vietnam sont décidément très arborées, Saïgon m’avait frappée par ses grands arbres rectilignes et ses vastes parcs (j’y reviendrai dans un prochain article), Hanoï déploie sa verdure de façon plus anarchique et campagnarde, superbe contraste pour une capitale!
Difficile de départager les deux grandes villes question circulation, à Hanoï, les scooters, mobylettes, vélo et même vélos électriques tournoient sans cesse dans une fluidité exemplaire.
Bien sûr, Asie oblige, traverser la rue ou pire, une esplanade, demande toute l’attention imaginable, surtout ne jamais courir et éviter de s’arrêter de façon à ce que les conducteurs ne soient pas surpris par un changement soudain de trajectoire; fluidité, fluidité…ou accident.
Le quartier colonial
Le vieux quartier d’ Hanoï a gardé ses immeubles coloniaux, délavés, détrempés par les moussons successives, les bâtiments les plus spectaculaires sont régulièrement repeints, d’autres affichent les fameuses textures noires déjà remarquées à Hoi An.
Le lac Hoan Kiem
Au centre du vieux quartier, le lac Hoan kiem est la promenade romantique de la ville, on accède au pont Huc en passant par une pagode, la nuit venue, il brille d’un rouge aussi intense que les fleurs des immenses flamboyants qui étendent leurs branches jusqu’à la surface de l’eau, mais qui n’étaient pas en fleurs à cette période bien trop froide.
Un stupa trône à l’autre bout, sur un ilot, c’est un hommage à un animal sacré vivant jadis dans le lac, une espèce de tortue dont il ne resterait qu’un seul spécimen âgé actuellement de 700 ans..on rentre dans les légendes.
Les berges du lac est le rendez-vous des amoureux et des jeunes mariés qui viennent poser au crépuscule, sous les diodes des photographes professionnels, c’est peut être le lieu de leur rencontre ou des souvenirs des premiers moments…ce soir là ils étaient nombreux dans le quartier, du bord du lac jusqu’aux devantures d’hôtels luxueux.
Les barges sont aussi l’endroit idéal pour le footing, bien sûr, et un bel espace pour le yoga, je suppose qu’en matinée le Tai Chi est également pratiqué.
Les bâtiments de prestige ont décoré leurs façades en approche de noël, le nombre de catholiques et protestants au Vietnam n’est pas négligeable.
Le quartier des 36
Au nord du lac, c’est le « quartier des 36 », secteur historique commencé au XVème siècle où les hôtels à bas prix pour routards pullulent; très touffus et actif, sa particularité était de proposer jadis une profession par rue !
A l’heure actuelle les rues sont plus diversifiés, mais il en reste encore des cantonnées dans des articles précis: sacs, chaussures, accessoires pour la conduite…
Flâner dans ce quartier, s’assoir à un bar pour siroter une bière et observer la vie foisonnante est très agréable, j’ai été surpris de voir mon premier coiffeur nomade sur mobylette de ma vie, oui ça existe!
Comme partout en Asie, le réseau électrique d’Hanoï est aérien et me fait penser aux enchevêtrements des lianes des forêts de pluie, les techniciens sont certainement plus compétents que tarzan, dans cette jungle urbaine très complexe.
J’ai encore gardé le meilleur pour la fin: une spécialité culinaire du nord Vietnam, qui s’appelle le Cha Ruoi, un nom qui semble générique pour toute une série de plat dans lequel ces magnifiques vers sont préparés, mais particulièrement une omelette. Ce sont des annélides semblables aux vers de sables que l’on peut capturer sur toutes les plages vaseuses du monde, ils sont vendus vivants dans les marchés ou comme ici à même la rue.
Bon, ça parait comme ça pas vraiment top question gastronomie, mais en faisant une recherche Google image, les plats finaux ont plutôt de la gueule, non? Enfin… certains. A vous d’apprécier :
Recherche Cha ruoi
Je reviendrai à Hanoï pour tester cette spécialité et également pour découvrir bien plus de choses, j’ai par exemple pas pu approcher le célèbre pont Eiffel. Hanoï et ses alentours sont, je suis certain, des lieux d’une grande diversité ou vie traditionnelle et cadres historiques sont pleins de surprises.
c vraiment ça , nous venons de revenir …c beau , les photos c une réalité…