Arrivé à Chiang Rai, le 28 février au soir, ville d’extrême nord de la Thaïlande, proche des frontières Birmane et Laos, je suis tout de suite agréablement surpris par la fraiche température de 32° qui y règne, un bel écart avec les 38° de Bangkok une heure avant, mais de là à parler de choc thermique…
Le vétérinaire Prapatsaraporn (surnom Bum, ça aide des fois), m’accueille à l’ aéroport, un saut dans son pickup pour trouver une lodge simple et agréable pas trop éloignée du centre ville. C’est une femme de 32 ans, actuellement elle ne soigne plus les éléphants et autres tortues, mais se spécialise dans des activités sociales: un bureau d’aide aux milliers de fermiers en détresse, à cause des banques de plus en plus riches et radines, en compagnie d’une jeune équipe, ambiance bon enfant dans les bureaux (voir photos).
Sa deuxième activité, consiste à suivre et aider au fonctionnement d’une école écologique, accueillant des jeunes filles, la Monsaengdao Aced Thai, (ici le profil facebook), à une cinquantaine de km de Chiang Rai. Ces filles, sont pour la plupart abandonnées par leurs parents, parfois vendues pour la prostitution. Dans cette école, en pleine campagne, une structure simple, composés de plusieurs bâtiments en bois, permet une éducation à la fois artistique et sociale: cuisine, peinture (voir photos), poterie, musique et agriculture biologique, de plus en plus répandue dans la région. Les personnes désirant agir et travailler avec eux, peuvent les contacter, une belle expérience en perspective!
Bum délaissera son travail pendant presque 6 jours, pour m’accompagner dans la découverte de la ville et de sa région. Un petit saut à Mae Sai pour faire quelques pas en Birmanie, un passage dans les superbes jardins de Mae Fa Luang, la visite de l’étonnant temple blanc de Wat Rong Khun, mais le plus beau restera la longue ballade dans la campagne de Fu Chi Fa: merveilleuse route de montagne, dans une forêt en pleine forme, arbres en fleur, le tout débouchant sur un promontoire rocheux, surplombant les plaines Birmanes et Laotiennes. Hélas la période sèche n’est pas propice à la photographie dans la région: un voile brumeux étouffe les paysages nuit et jour, les verts fluos sont bien rares.
Vendredi soir, c’était une soirée offerte par le nouveau patron: une table débordant de délicieux plats, un serveur qui passe son temps à remplir les verres de bière dès l’avant dernière gorgée consommée, toute l’équipe joyeuse et rigolarde, cerise sur le gâteau: pas un seul routard, du 100% Thai. Cette semaine je n’aurai croisé que quelques farangs (blancs) dans les environs.
Le séjour Chiang-Raiesque se terminera par la rencontre de l’ancien patron de Bum, Amon, qui me demande de coopérer dans la création d’un petit film sur les paysans. Le projet est en cours, mais demande un travail de préparation et un retour en Thaïlande. En contre partie, Amon m’ouvrira pas mal de portes pour la photographie dans le monde paysan, un bien beau monde ici! Mise à jour: Bum m’a appris en Juillet 2011, qu’Amon est mort subitement d’une crise cardiaque, une bien grande déception et une considérable perte pour le milieu paysan Thaïlandais.
Le Samedi soir, c’était le traditionnel marché du week-end et son bal, je cherche le nom de cette danse populaire:
Arrivé à Chiang Mai depuis hier soir (dimanche), j’attends la venue de Pim et de sa famille pour ensuite me diriger à Uttaradit afin d’assister au mariage Thaï.
Comme m’écrivait Céline la semaine dernière, il me tarde que tu rencontres Poum, on dirait des noms de personnages de bande dessinée. Les parents donnent ces surnoms à la naissance, c’est une très vieille superstition qui perdure en Thailande: ce pseudo signifie toujours quelque chose de beau, cela sert tout simplement à protéger le bébé des mauvais esprits, car ces derniers sont attirés par les belles choses! Les vrais noms, en revanche, ont des significations pas vraiment flatteuses, voire immondes, et les Thai se les coltinent toute leur vie, on peut alors assister à un défilé de mannequins avec « grosse », » poulet », « grenouille » etc.! L’ancienne génération « complimentait » les nouveaux nés en les décrivant comme affreux, vilain etc., en attendant, les esprits sont en pleine confusion! Je remercie cette croyance de tout mon cœur, je n’avais pas le courage d’écrire « Prapatsaraporn » plus de deux fois dans ce billet.