Banaue
Premier article concernant les Philippines, en attendant mes impressions sur Manille.
Le village de Banaue est situé dans la grande île de Luzon, à plus de 350km au nord de Manille, à environ 1500m d’altitude, 10 à 12 h de bus sont nécessaires pour s’y rendre, deux compagnies assurent le transport qu’il est préférable d’effectuer de nuit:
Ohayami bus ou Florida bus, pour environ 500 pesos (8€), ils partent vers 22H.
Ohayami, pris à l’aller, propose de vieux bus étroits, avec air conditionné style Alaska en plein hiver. Florida, pris au retour, possède des bus plus modernes avec des sièges bien plus larges et confortables, mais bizarrement ils secouent beaucoup plus, à tel point que la nausée est garantie, jamais vu ça, le climat est aussi glacial et il est indispensable de prévoir une polaire et une couverture.
L’arrivée à Banaue au petit matin est paisible, excepté les guides qui ne manquent pas de vous sauter dessus, alors que votre seul souhait c’est dormir, mais pas de panique, ici ils sont tous bons et l’office du tourisme est juste derrière eux.
Les hôtels avec vue sur les fameuses terrasses ne manquent pas, on peut également organiser un trek avec le personnel qui est compétant.
Voici la vue depuis un de ces hôtels:
J’organise un trek de 4 jours avec un guide, un parcours alléchant passant par le petit village de Cambulo, isolé et sans électricité. Le seul obstacle, qui est de taille, est pour l’instant la pluie, on verra bien demain… en attendant, pourquoi ne pas monter jusqu’au point de vue permettant de voir les fameuses terrasses en strates, les plus vieilles et plus importantes sur terre, classées patrimoine UNESCO et considérées comme la 8ème merveille du monde?
Leur construction date de plus de 2000 ans, parfois 2500 ans, c’est l’œuvre des Ifugao, tribu vivant exclusivement ici , très longtemps isolée des autres régions des Philippines. Ce sont des murs en pierre pouvant atteindre 15 mètres de haut, au total plus de 22000 km de murs, soit la moitié de la circonférence terrestre, colossal!
La population s’est maintenant adapté au tourisme, et des femmes ne manquent pas de poser en tenue traditionnelle, à des endroits stratégiques, moyennant quelques pesos.
La pluie redouble, retour au village, c’est la fin de l’après midi, les enfants rentrent de l’école, les Jeepneys, qui sont inspirés des jeeps Américaines autrefois présentent ici , richement décorés, et les Tricycles , genre de tuk tuk simplifiés, s’activent pour assurer le transport, le rush existe aussi dans ce petit village, Asie oblige!
Le lendemain, la pluie est encore plus présente, le paysage est noyé dans un brouillard très dense, je reporte la rando d’un jour, j’ai le temps.
Je profite d’une éclaircie pour marcher le long de la route, et je tombe sur deux gamins pataugeant dans une flaque d’eau, je ne les quitterai pas pendant presque trois quarts d’heure, le spectacle me rappelle Un dimanche 25 décembre à Bangkok .
Ils prennent des risquent importants, escaladant un poteau en béton dont la structure métallique éventre la surface, ou encore se laissant tomber volontairement dans la flaque, à même le sol, en rasant de trop prêt le bord de cette terrasse qui est suspendue à une hauteur non négligeable, je décide de les quitter voyant leur excitation allant crescendo.
Je continue ma route, on m’indique la direction d’un hameau de 20 habitants, le chemin boueux grimpe le long d’une rivière, la vie ici est hors du temps.
Une petite pause repas, et la pluie m’accompagne sur le chemin du retour, je suis obligé de m’abriter près d’une bicoque dans laquelle 6 enfants crient HELLOOOOOOO pendant au moins 20 minutes.
Batad
Le lendemain, la pluie n’était toujours pas morte, je décide de quitter Banaue et de prendre un Jeepney pour Batad, c’est là que les plus spectaculaires rizières dominent la plaine, les plus hautes de la région. La route est pourrie, boueuse et effondrée par endroit, des ouvriers s’acharnent à la réparer.
Dans le jeepney, je fais la connaissance de Jenefer, une Philippine de Davao, ville du sud dans le Mindanao, justement ma prochaine destination! Nous décidons de faire un bout de chemin ensemble, plus besoin de guide. Arrivés au sommet, c’est le brouillard total:
Un petit café, deux bananes, et c’est reparti! Pour descendre sur Batad, j’ai recours à un porteur, mon sac photo est à lui seul assez pesant, 400 pesos pour une heure de descente, le chemin est bordé d’une nature superbe, pas de photos, il pleut toujours…
Au village, la Pension Batad est tenue par une équipe très amicale, 200 pesos (3€) pour y loger, la vue depuis la terrasse embrasse presque toute les rizières. Une multitude de papillons de nuit se repose près des lampes, la diversité est incroyable.
Le lendemain, oh miracle!!!! La pluie a cessé!!! Hop, direction le sommet des rizières, le chemin du départ est superbe, dans la forêt luxuriante.
Jenefer est moins sujette au vertige que moi, elle a de la chance, je ne flambe pas, il s’agit de marcher par endroit sur des murs de 20 centimètres d’épaisseur avec le vide côté plaine. N’ayant pas de guide, le terrain étant labyrinthique, on s’est retrouvés coincés par moment, jusqu’à un endroit où nous sommes restés scotchés au moins 20 minutes, Jenefer a trouvé la solution, périlleuse, mais ça a marché, je pensais rester là une semaine à attendre une main Ifugao salvatrice.
Du haut de cet amphithéâtre démesuré, les points de vue coupent le souffle:
Pour redescendre, il faut trouver les escaliers, c’est là qu’on a séché un bon moment, une fois le passage découvert, il faut descendre des marches parfois très étroites et raides, sans compter le facteur glissant apporté par la pluie, c’est parfois délicat. Arrivé dans la plaine, un sentier et de nombreuses autre marches mènent à la cascade de Tappiyah.
Le chemin du retour comporte encore des escaliers, nous aurons peut être monté et descendu 3000 marches dans la journée, on traverse le village dans la rizière, qui est moins photogénique vue de hauteur d’homme, et on remonte à nouveau vers la pension Batad, haut perchée, ouf!!!
Le soir c’est le Gin qui coule à flot, offert par l’équipe de la guesthouse, et également l’absinthe apportée par un Suisse et sa femme Brésilienne, guitare et chant pendant plusieurs heures.
Le mot « Tagay », prononcé plusieurs fois dans cette vidéo signifie « A la tienne » en Tagalog.
Superbe cette promenade sous la pluie! Merci pour ce partage. Bonne route sous le soleil aussi!
salut steph, merci et bonne continuation
Bravo Stef, c’est vraiment sublime cet endroit!! Tes photo sont, comme toujours extraordinaires!!! Merci pour le partage!!!!
Salut Stephane ! Ils sont toujours aussi impressionnants tes reportages ! Quel talent mon ami !
Je t’embrasse.
Très heureux de découvrir ce parcours jalonné de photos splendides… J’aime cette manière très vivante de le partager.
You are the greatest photographer I’ve ever known.. Keep it up, Steph.
Salut Stephane,
On s’est croisés dans le Jeepney qui repartait de Batad, tu étais avec une charmante fille, je pense qu’il s’agit de Jenefer.
On aime bien tes photos et tes commentaires. Tu devais continuer ton voyage vers le sud, Manille et puis Mindanao, on attend la suite de ton reportage. Gérard et Michel
Salut à vous deux!
Oui c’était bien Jenefer, pour le Mindanao, vous pouvez lire les deux derniers articles: Davao et l’ile de Samal! Je suis à présent à Siquijor, bonne route 😉
Bonjour
je pars aux philippines debut janvier;
es ce a cette periode que vous avez fait votre voyage?
Je suis a la recherche d’infos meteo ^pour les Philipines à cette période
Merci d’avance
Bonsoir,
mes articles sont datés exactement au moment où je suis sur les lieux, j’y étais donc en Décembre
Pour les infos météo, il est impossible à un particulier comme moi ou vous de savoir le temps qu’il fera en janvier cette année, surtout que le climat est très variable suivant les îles et provinces.
Entre Décembre et Février, cela reste la meilleure saison pour s’y rendre !
Bon voyage !
J’ai passé quelques jours à Banaue au mois de novembre 2016. Je suis tombé via booking sur la famille (très accueillante d’ailleurs) de Tony (tony’s homestay) et leur fils Franz est un guide vraiment doué. Il est en train d’apprendre le Francais et reste toujours curieux d’apprendre et de transmettre les histoires et anecdotes sur sa région. Je garde vraiment un excellent souvenir de ce séjour. Banaue vaut vraiment le détour, j’ai ensuite poursuivi par Sagada et Bagio. Cet itinéraire était très intéressant. Si vous cherchez plus d’infos sur ce guide vous pouvez visiter sa page : http://franzdimmiag.wixsite.com/banauetrekking
Bon voyage 😉