Pang Mapha II: le village de Baan Look Kao Lam

Pour notre deuxième jour à Pang Mapha, Muay me propose de louer une petit moto pour rejoindre le village de Baan Look Kao Lam, une tribu Lahu, cette fois-ci.
Les 14 km à parcourir ne sont pas très difficile d’accès, mais une bonne pluie tropicale nous oblige à stopper net pour nous réfugier sous un abris routier en Tôle. Le déluge passé, une petite route cimentée descend abruptement vers la plaine, les premières visions du village au sein de la nature humidifiée est merveilleuse, nous laissons la moto et continuons à pied dans le chemin argileux.
Ici, l’impression de zénitude est à son apogée, pas un bruit de moteur, excepté quelques rares motos ou voitures, le village vie dans les tonalités de la nature et des voix humaines et semble flotter dans un monde imaginaire, comme dans un conte de fée. Des bannières en lianes delicatement tressées à l’entrée du village semblent indiquer une fête ou un festival, nous n’en saurons pas plus…
La nuit va tomber et nous décidons d’y revenir le lendemain matin à 6h, ce jour là, nous sommes abordés par un guide impromptu, une femme robuste, qui nous amènera tout en haut de la colline, pendant 2 heures, dans le sentier rouge et glissant, pour découvrir le « Spirit Sink Hole »: une caverne dans un immense trou colonisé par la forêt vierge, presque impossible à photographier. Cette randonnée surprise, sans manger, sans boire, avec un kilo d’argile agglutiné sous chaque chaussures, fût vraiment éprouvante, surtout à l’apparition du soleil. Notre guide habite non loin de là, son mari était en pleine récolte de Maïs, garantit sans « Monsanto inside », toute la région est en fait un immense potager sauvage où piments, radis blancs, herbes, épices, champignons, choux et une grande quantité d’autres légumes sont cultivés au sein même de la nature sauvage. Pendant le chemin du retour, cette femme a rempli son panier afin de cuisiner au village, le bonheur à l’état pur. Ici, toute civilisation industrielle et moderne perd tout son sens, le moindre rajout est superflu, et le superflu, c’est notre monde à nous.

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