[box type= »info » ]Palawan est la destination incontournable pour un premier voyage aux Philippines, cette grande ile a la particularité d’offrir une faune et flore un peu différente des autres régions, cela provient de son ancienne appartenance à Bornéo, le cordon ombilical est à présent coupé, mais le biotope est resté! La plupart des touristes se rendent à El Nido, village du nord, qui permet l’accès à l’archipel des Bacuits, composé de multitudes d’îles à formation karstique, à l’instar des baies de Ha Long au Vietnam ou Phang Nga en Thaïlande, mais dans un environnement « pleine mer », ce qui permet des eaux plus limpides. Pour rejoindre Palawan depuis Camiguin, ce n’est finalement pas difficile, grâce au petit aéroport qui permet tous les deux jours, en matinée, de prendre un avion vers Cebu, puis vers Puerto Princesa, capitale de Palawan.[/box]
Comme les autres touristes, ma destination sera El Nido, 6 jours ne sont pas suffisant pour visiter Palawan, longue de 400km, vaut mieux donc se concentrer sur une seule destination. Puerto Princesa est une ville quelconque mais agréable question atmosphère, les guesthouses sont spacieuses et à petit prix, le choix est vaste, vraiment une bonne destination pour commencer le parcours. Attention: c’est le seul endroit sur l’île pour retirer de l’argent! Des mini-van permettent de rejoindre El Nido en 5 heures sur 250km, c’est l’occasion d’observer les paysages de cette ile soi-disant « sauvage ». Ce que j’ai vu était sauvage, dans le sens « pas un chat », en revanche la nature n’a rien d’authentique, pas de jungle en vue, que des buissons et des cocotiers, diversité plutôt limité, cela m’a fait penser à un immense terrain en friche, décevant. El Nido était un petit village de pêcheurs, reconverti à présent dans l’industrie touristique, mais reste à l’échelle humaine. Dans le bus, une Philippine m’a conseillé le « Cliffside Cottages » à l’entrée du village, tenu par une famille qui a su rester simple, souriante, et un peu à l’écart du mercantilisme touristique galopant. Très bonne adresse, en effet! Au sud d’El Nido, de longues plages épousent les contours de la baie de Bacuit, Marimegmeg est la plus grande.
La principale activité ici, est le « island hopping »: le parcours de l’archipel des Bacuits d’iles en iles, afin d’apprécier les délires géologiques de la nature, crevants les verts et les bleus azurés de la mer. Quatre tours (a,b,c,d) sont proposés, par des dizaines de compagnies, toutes le même programme! J’ai opté pour le parcours A en Bangka le premier jour, c’est sympa, mais comme tous les tours partent au même moment, les lieux se retrouvent vite encombrés de Bangkas, qui sont des bateaux aussi longs que larges et aussi très très lents! Pour ma deuxième excursion, j’ai changé pour un tour en speedboat organisé par La Salangane, un établissement Français, double avantage: on fait l’équivalent de deux tours en une journée et on évite d’arriver sur les lieux en même temps que les autres, c’est le désert! De plus, nous n’étions que quatre passagers pour ce tour! Le poulet et le poisson grillés quelque part sur une île à midi, accompagnés de légumes et fruits, sont délicieux, un des meilleurs repas depuis mon arrivée aux philippines. Voici quelques lieux remarquables rencontrés pendant les deux journées, pas la peine de saliver sur les fonds, même si l’eau bleue dévoile des rochers colonisés par des coraux, la plupart sont très endommagés et il n’y a plus de coraux mous depuis 2008, suite à un brutal réchauffement des eaux. On ne vient dorénavant à El Nido que pour la plongée bouteille, pour le snorkeling les endroits encore en bonne santé ne manquent pas aux Philippines.
Ces rochers calcaires finissent parfois en pointes bien acérées et sont de véritables sculptures .
Certains ilots possèdent des petites grottes visitables, d’autres sont de colossales constructions comme « La Cathédrale ».
Dans cette partie des Bacuits, les falaises sont vraiment gigantesques, il suffit de comparer avec une Bangka de taille moyenne:
En revanche, la faune marine est très limité à cause d’une catastrophe écologique, seuls des coraux dur en forme de champignon subsistent, on voit bien le massacre sur la dernière photo.
En passant sur Snake island, en haut du point de vue, je tombe nez à nez avec un macaque à longue queue des Philippines, première rencontre avec cette espèce. Le bougre ne tarde pas à bondir dans ma direction en dévoilant des dents bien acérés, il parait seul, mais je me doute qu’il est le gardien d’une communauté située le long de la falaise abrupte. Je laisse de côté les plages et les rochers de El Nido pour me concentrer sur les terres, je suis curieux de découvrir la vie locale et j’aimerais vérifier si la nature est dans l’état lamentable aperçu depuis le mini-van. La chance est avec moi: je croise Dudz qui travaille dans un restaurant, un jeune Philippin qui aime s’improviser guide, et qui organise des journées en moto axées sur la vie locale, dans le nord de Palawan. Le rendez-vous est pris pour le lendemain matin, première visite: un village de pêcheurs, au bord d’un canal, abrité par une mangrove. Pour y accéder, on traverse un pont de bois sur le canal où les Bangkas de pécheurs sont au mouillage.
Le village est pauvre, la beauté des visages et les sourires des enfants ont toujours leurs effets attendrissants.
Le canal du village conduit à une mangrove, qui mène à une plage, c’est par là que les pêcheurs partent en matinée ou à la nuit, selon le type de pêche programmé. Dans le village, un seul homme s’occupe de la conception des Bangkas, il est aidé par d’autres pour les finitions ou les rénovations.
Le sport national, c’est le basket ball, les Philippins sont fiers d’avoir des joueurs internationaux et on trouve des terrains de jeux dans chaque village et dans les rue des grandes villes. A noter que la plupart des hommes, dans tous le pays, sont bodybuildés, la plupart du temps, de façon légère, la musculation est courante.
Le feu est utilisé absolument partout, pour incinérer les produits naturels et les matières plastiques, ils sont souvent allumés à l’improviste.
Le cocotier, secondé par le bambou, sert à construire presque entièrement un village, un groupe était justement en train de tresser et de poser les feuilles pour une nouvelle maison. J’ai eu droit à essayer à mon tour devant tout le village, je ne savais plus ou me mettre, ma maladresse les a fait bien rire.
Allez, on quitte le village, en passant devant le « supermarché » gardé par un colosse enragé. Sur la route, on croise un jeepney plutôt chargé, bien qu’on puisse tomber sur bien pire. Pas trop loin, on peut marcher vers des cascades, ça faisait longtemps, qu’est ce que ça me manquait !!! J’accepte quand même car Dudz est un excellent guide qui parle bien anglais, et on peut aborder de nombreux sujets pendant la marche qui s’avère finalement longue et qui traverse 9 fois une rivière. Rien d’époustouflant à l’arrivée, mais j’aime bien les textures créées par les racines de ficus et la roche. Dudz en profite pour se baigner et confirmer ce que je disais sur les Philippins et la musculation.
Nous parcourons presque 100km au total de cette journée, dans la campagne environnante, sur des routes « cailloutueuses », je ne cesse de glisser sur la selle de la moto, Dudz conduis très vite. Je n’ai rien vu de beau, je dois l’avouer, question paysage et nature, seuls quelques champs de riz vert fluo se détachent de cette monotonie, pour certains, c’est l’heure de la plantation, nous nous arrêtons pour questionner les employés occupés à enfouir les bottes de riz dans la vase, se cassant bien le dos toute la journée. Ils sont payés 80 Pesos par jour, soit 1,40€ .
Voilà, j’avais envie de terminer les Philippines sur cette photo banale: Dudz avec sa moto, sur une route culminant la mer, un paysage quelconque. Pourquoi cette photo? Parce que je n’aurais jamais fait autant de moto de ma vie que pendant ce séjour, que l’herbe est bien verte et que ça représente bien la pluie presque quotidienne, dans toutes les régions des Philippines à cette période! Parce que ce paysage désolé, sans plantes est sans fantaisie naturelle est une réalité de beaucoup de ces iles jadis luxuriantes. Mais surtout parce que la bonne tronche de Dadz représente ô combien le peuple Philippin est amical et décomplexé, un peu comme les Indonésiens.
Même si j’ignore, ce jour là, que le pays m’a fait cadeaux d’hôtes indésirables dans mon foie, cette image marque la fin de ce périple dans mon cœur.
Un article sur Manille et une plus longue conclusion suivra celui-ci.
Super reportage ! Ca me rememorre bien ce que j’ai pu vivre dans ce superbe pays… Et je suis d’accord…Palawan est incontournable !
Coron est une destination mervelleuse, j’ai aimé si beaucoup mon temps là en 2018. j’ai aussi plongée, l’Épave Tangat est une aventure unique! J’y retournerai!