Hey les amis, je vous souhaite une belle année 2012, pleine d’art, de découvertes, de joie et d’amour, avec la forme, bien sûr! L’expérience du nouvel an à l’étranger était une première pour moi, évidemment tous mes proches me manquaient beaucoup, le début de la journée du 31 a été un petit peu angoissante, le soir venu, je me suis fondu dans la foule, sur la grande place en face de la porte principale de Chiang Mai, ancienne ville fortifiée et seconde ville de Thaïlande. Ning m’a rejoint en dernière minute, après avoir bataillé toute une journée pour trouver un vol dispo. Un sapin abstrait constitué de 100000 CD, une grande scène, un spectacle pompeux et bon enfant , avec des danseuses énergiques et des chanteurs et chanteuses pop du pays, belles voix bien modulées avec quelques quarts de ton bien placés, mais musique bien trop sucrée.
Autour de la place, au bord des douves, des marchands ambulants, des masseuses par dizaine (ah oui…et aussi un masseur…), de la nourriture à profusion, toutes les familles étaient là pour fêter 2555 ou 2012 suivant la religion. Une année qui se promet hilarante pour les Thaïs, puisque le 5 se prononce « Ha ». Il était possible de faire décoller des lanternes en papier de riz, propulsées par un feu à la base, façon montgolfière; une tradition typique de Chiang Mai, surtout en novembre pour le festival bouddhiste de Loi Krathong, où des milliers flottent dans le ciel. Chaque lanterne représente un vœux que l’on envoie au ciel, c’est très poétique, et le ballet résultant, se fondant avec les étoiles, ou tourbillonnant avec la lune, est un pur délice. Mais c’est le 1er janvier, au crépuscule, que mon petit tour presque quotidien au Wat phra Singh, le plus vieux, le plus beau et le plus adulé des temples de la ville, m’a donné le plus d’émotions: les Thaïs sont venus par milliers pour le rituel religieux, prières pour la nouvelle année, les bougies dégoulinent jusque sur le bitume, les murs, les buissons, les panneaux de signalisations s’enflamment !
La Thaïlande revêt un petit air d’Inde ou de Népal pour quelques jours, et c’est rassurant de ressentir autant de spiritualité dans un pays qui a tendance à se faire dévorer par la consommation, mais qui sait garder ses repères symboliques et religieux, ce qui explique en partie le courage et la sérénité de ce peuple.