Mae Sot et ses environs

En route pour Mae Sot, ville frontalière de la Birmanie. Il est 21h et c’est le gros rush vers la gare routière de Mo Chit, nord Bangkok, ou je dois retrouver Alain, afin de réserver un billet pour le bus de minuit. Mission accomplie, le voyage se passe très bien,  je n’ai  pas du tout envie de dormir, une pêche d’enfer malgré ma grande fatigue! Nous descendons à Tak pour prendre un second bus qui nous déposera dans l’une des trois gares routières de Mae Sot vers 8h du mat.
Chez Muay, enfin plutôt chez sa belle soeur, c’est surprenant, je m’attendais à un petit appartement en ville, et il s’agit en fait d’une grande maison à un étage, intérieur tout habillé de bois vernis, une longue cuisine extérieure et une vaste terrasse, l’ensemble entourée d’un grand terrain habité par quelques serpents ainsi qu’ une dizaine de chiens miteux et en chaleur, courtisant une unique femelle, une vraie chienne. Les serpents sont sourds et silencieux tandis que les chiens grognent, aboient et s’entretuent toute la journée, hélas pas de relâche pendant la nuit. La seule solution: les chasser et fermer le grand portail, ce qui reste efficace jusqu’à l’entrée d’un membre de la famille, qui ne le referme jamais, les Thais ne sont nullement gênés par le bruit et vont même jusqu’à nourrir tous ces chiens errants!
Miss Pim nous rejoint dans la soirée et c’est l’heure pour Muay  de nous annoncer son achat du mois: du vin de Bordeaux (sic). Il s’agit en fait d’une mixture vendue au casino, ou elle tente sa chance depuis quelques semaines, c’est un établissement Thaïlandais situé en Birmanie, tout cela est très logique.
Le « vin » en question est contenu dans un gros cubi portant le doux nom de « Franzia », écrit en énorme; juste en dessous, une belle photo de glaçons baignant dans le succulent liquide, bref de l’authentique. Le résultat gustatif est à la hauteur de l’emballage: c’est à dire n’importe quoi. Muay a donc servi des grands verres généreusement remplis, je me suis contenté de bières Léo. Pim ne buvant jamais d’alcool,  ne boira que la moitié de son verre; en revanche Muay, qui ne bois pratiquement jamais, s’est lancée dans un festival de remplissage-siphonnage de première catégorie, et après le troisième verre, nous avons droit à un spectacle ressemblant à une « première cuite » d’adolescente, rires garantis pendant au moins deux heures.
Le lendemain, un petit tour aux sources d’eau chaude, qui est en fait un tuyau au milieu d’un bassin où les Thais font bouillir des oeufs pour le pique nique, dans des cages en bambou attachées à des perches plongées dans l’eau. Dans les champs alentour, c’est la récolte du riz, ici la main d’oeuvre est principalement Birmane, grâce à Muay j’obtiens des autorisations de distribution pour les photos, nous irons faire imprimer quelques images pour les remercier. C’est aussi la saison de la récolte des haricots et également des roses d’Inde qui servent à la confection d’offrandes religieuses.

Le jour suivant, nous découvrons le parc national de Taksin Maharat, une très belle balade dans une jungle très dense et parsemée de surprises: papillon imitant parfaitement une feuille morte, qui devient une splendeur bleue et orangée en écartant ses ailes, crabe des forêts ne reculant devant aucun danger, ficus géants, de drôles de fleurs poussant à même le sol, ainsi qu’une cascade dans un décor de rêve. Un paradis pour Muay et Alain, un peu altéré par l’incontournable présence des sangsues, une première pour mes deux compagnons, 1er prix à Alain pour la quantité de sang versé et prix du public pour les cris de panique de miss Muay, écartant toute possibilité de rencontrer « le tigre » pour au moins une semaine. Après cette petite rando, une attaque d’un million de moustiques a clôturé les soins généreusement dispensés par la nature. Heureusement, des touristes Thaïs se sont empressés de nous soigner en appliquant des feuilles broyées cicatrisantes, du tabac et des mouchoirs en papier, le légendaire « take care » Thailandais!
Nous aurons la chance de découvrir des petits villages (où des gars n’hésitent pas à nous proposer leurs sœurs en mariage), des  marchés locaux, de flâner dans les champs, rencontrer des paysans, d’observer les pêcheurs et les ramasseurs de coquillages dans les flaques d’eau.
Mae Sot n’est pas un haut lieu culturel de la Thaïlande, mais la vie environnante, paisible et colorée, grâce à la présence des Birmans, vaut la peine d’être approchée et contemplée.

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