Le petit vélo est cassé: le pneu arrière a fait pshiiiiitttt tout à l’heure, quand je me dirigeais vers la berge pour assister au bain crépusculaire des familles laotiennes, sous l’imposant soleil rouge glissant derrière les bambous. Comme les gros problèmes techniques n’arrivent jamais seuls, mon coca, lui, n’a pas fait pshiittt, la canette était défectueuse, j’ai du la défoncer à la brindille de bois mort. Le réparateur de vélo est en congé pendant le festival des éléphants, c’est évidemment très grave, mais je m’adapte: je rentre du restaurant de la famille de Faiy à pied, après qu’ils aient insisté des plombes pour me ramener en mob. Deux kilomètres de nuit, sur la petite route goudronnée du village, c’est toujours l’occasion de savourer des petits instants de vie uniques. Mon trajet me parait très bref, ponctué de vifs et amicaux « Sabaidiiiii », suivis d’ouvertures de lèvres, dévoilant une large surface d’émail réfléchissant la fluette lueur des pauvres néons, un repère amical dans cette semi pénombre. C’est grâce à Faiy que j’ai un endroit pour dormir ici, elle était dans ce bus qui a roulé pendant 14 heures depuis Vientiane, bus plus que complet avant le départ, mais dans lequel j’ai pu obtenir un prestigieux tabouret en plastique rose coincé dans l’allée centrale, après avoir expliqué que j’étais « le » photographe du festival . « Where you come from »? « Where are you going »?? Les questions habituelles. « Me i have restaurant family for the festival, i work with family, i born Sayaboury ». Quelques heures plus tard, je lui demandais de rentrer en contact téléphonique avec l’équipe de Elefantasia afin de repérer mon point de largage, elle fut d’un grand secours et j’ai gardé précieusement son numéro de tél. Vincent, comédien de la compagnie « Uz et coutumes » était juste derrière le bus et m’a déposé dans le « bureau » d’éléfantasia, le temps de faire connaissance avec son amie Dalila, aussi comédienne, ainsi que le reste de la troupe, manger du riz collant et m’effondrer dans une tente qui avait dû essuyer la dernière tornade de la région et certainement parcouru des distances phénoménales dans la terre rouge, seule… Le lendemain étant toujours le jour suivant, et donc un autre jour, en dehors du fait que j’étais rouge, la question de l’hébergement n’était toujours pas réglée, les guesthouses pleines, les « homestay » dispos trop éloignés du festival, le point d’information touristique qui n’en donne pas, que faire?? Il suffit d’appeler Faiy et de lui demander ou dormir, à condition d’avoir une personne parlant Laotien pour communiquer. C’est ainsi que la famille de Faiy m’a accueillit, dans une grande maison modeste, une grand mère sèche et mignonne qui pète la forme, un grand père idem, « you can stay all time you want » remarque Faiy , « look Stéphane, to go festival »: un beau petit vélo de fille!!! Le lendemain j’ai appris que cette maison était un « homestay », quelle coïncidence! Trop occupée à la restauration, je n’aurais aperçu Faiy que quelques minutes durant mon séjour. Sayabouri n’a rien d’extraordinaire, le festival est finalement une énorme foire asiatique, bruyante, bondée, où les éléphants sont plus sur des scènes d’exhibitions que dans la pleine nature, le vrai spectacle est la population. Seb et Gilles qui ont fondé cette manifestation quelques années auparavant, ont cédé l’animation aux municipalités qui dépensent bien trop d’argent à perte. Pour les prochains festivals, les deux fondateurs pensent se concentrer uniquement sur l’aspect vétérinaire et sensibilisation. Le Laos, pays aux « un million d’éléphants », n’en compte plus que 400 à l’heure actuelle, la Thaïlande se portant beaucoup mieux avec plus de 3000 individus sauvages, le Vietnam étant bon dernier avec seulement 40 spécimens. Très peu d’étrangers dans ce festival, l’endroit n’étant pas loin de l’inaccessibilité , seuls les laotiens et Les Thaïs sont venus en grand nombre. L’équipe de « Uz et coutume » a créé un spectacle pour enfant, basée sur la vie et la reproduction de l’éléphant, moments à la fois burlesques et émouvants, avec des comédiens heureux d’être là, amis d’enfance des deux créateurs du festival. La première représentation à l’école restera un moment inoubliable, cela a été l’occasion de séances photos interminables avec les enfants. L’autre équipe comprenait le maitre vulcain Patrick Auzier, bien connu pour ses pyromances des festivals d’Uzeste, ainsi que les non moins talentueux Nicole et Guillaume, une équipe d’artificiers unique. J’ai assisté à toute la préparation du terrain, des structures en bambous pour accueillir certains effets, à la pose des tubes et des bombes et des câblages, passionnant! Une longue parade pyrotechnique rassemblant les deux compagnies, dans la rue principale du festival, a précédée les bombardements et la mise à feu de l’espace, quelle efficacité! Le dernier jour, cérémonie des moines dans le camps des éléphants, un endroit en pleine forêt au bord d’un beau lac artificiel, assez idyllique! La cérémonie traditionnelle du » Baci », le rappel des âmes, pour la prospérité des éléphants, le travail des vétos, la reproduction, le baptême du lieu, bref, pour plein de choses positives! Après le Baci, c’est la bière Lao qui coule à flot, ainsi que le « lao lao », tord boyaux national, il faut dire qu’ils ont l’air de boire énormément dans ce pays. En fin de journée, dernière représentation de la pièce en compagnie des cornacs et c’est la fin! Je suis à Présent à Louang Prabang, la ville la plus touristique du Laos, demain retour en Thaïlande à Chiang Mai…
Voici les photos de la compagnie Uz et coutumes, d’autres billets suivent classés par thèmes
Es-tu allé a Hongsa qui se trouve dans la province ?
Il y a la bas une allemande qui tient ( j’espère qu’ elle est toujours la ) une GH et cherchait a faire revivre , en 2007, un festival ou une fête de l’éléphant.
Il y a(vait) un hôpital des éléphants dans ce village .
Au sujet de l’argent gaspillé …
Non, oui, non, il n’est jamais perdu; de belles et grandes enveloppes brunes servent a le mettre a l’abri dans les poches des autorités locales; comme cela se fait aussi en Thaïlande .
Le beau lac artificiel a fait couler beaucoup d’ encre les années passées , aussi bien au Laos qu’ en Thaïlande car c’est un barrage hydroélectrique financé par les chinois ;
la faune et la flore locale ont beaucoup souffert .