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L'aube depuis la pagode Lawkaoushaung

Bagan, une féerie sans fin

Bagan, c’est près de 3000 monuments religieux (stupas, pagodes, temples), plantés sur 50 km2 entre les X ème et XIII ème siècles. Patrimoine mondial de l’UNESCO, c’est une des destinations les plus remarquables de toute l’Asie du Sud-Est, à l’instar des temples khmers de la cité d‘Angkor au Cambodge.

Après ces 27h de bateau, fouler le sol de Nyaung oo apporte une grande liberté, avec mes compagnons de Marseille, Mélanie, Pauline, Anne et Olivier ainsi que leurs 2 amis Allemands, nous n’avons pas eu de peine à trouver une guesthouse dans la  rue principale du village…la May Kha Lar n’est pas mal du tout, à condition de prendre des chambres double ou triple, pour le voyageur solitaire, les chambres simples sont trop vétustes et manquent d’aération. Pour 15$ déjeuner compris, à Bagan, c’est une affaire.
A peine avons-nous déposé nos sacs qu’une musique venant de la rue attire notre attention, depuis la terrasse nous apercevons un défilé coloré, c’est une célébration pour un enfant qui va devenir moine ce soir. Le soleil est violent, pas bon pour la photo, mais je montre quelques images pour rentrer un peu dans l’ambiance. C’est du lourd question moyens, chevaux, bœufs décorés, chanteuses, digne d’un carnaval, pour ma part je n’ai pas photographié le gamin en question, mes amis on pu le voir et on même été invités à partager un repas! Quand à moi, j’ai trop trainé à prendre des photos et j’ai cramé sous le soleil.

Il faut que je m’organise pour assister à mon premier coucher de soleil sur les pagodes de Bagan,  je demande une carte à l’hôtel et y repère les pagodes les mieux placées question panoramas. Je me sers également du GPS sur mon téléphone, loue un vélo électrique (3€/ 24h), moyen de locomotion qui fait fureur dans la cité et c’est parti!
La destination de ce soir sera simple, je veux éviter la pagode Shwesandaw qui est infectée de touristes déposés par les bus, je choisi la Myauk Guni qui est un peu plus loin.

N’ayant pas le temps de faire un repérage pour le lendemain matin à l’aube, je choisi sur la carte la pagode Lawkaoushaung.
5h du mat, il fait nuit noire, une bonne frontale est très utile pour se repérer. Je trouve la pagode sans trop de difficulté, vu qu’elle était dans la même zone que celle de la veille.
Arrivé sur la terrasse, c’est le calme plat, sauf qu’un vidéaste avec un matériel monstrueux a aussi repéré le lieu et je sens immédiatement que je ne suis pas le bienvenu.
Il faut faire vite, les lueurs de l’aube vont poindre dans quelques minutes, je retourne là où j’étais hier soir, sur la Myauk Guni.

Finalement un peu déçu par le spectacle, je me laisse tenter par la Shwesandaw bondée de touristes, il est maintenant 8h du mat, malgré cela, les vues sont à couper le souffle et les brumes matinales qui font courir leurs voiles qui enrobent les arbres et les temples, sont encore là. Les montgolfières ne tardent pas à survoler ce paysage à présent féérique, la magie de Bagan est là, dans toute sa splendeur.

Deuxième soir, deuxième crépuscule à Bagan, Mélanie, Pauline et les deux jeunes Allemands se joignent à moi, direction la pagode Oak Kyaung Gyi, là encore c’est purement magique et c’est le puissant silence de cette merveilleuse immensité qui domine les voix des quelques touristes et vendeurs sur l’esplanade de ce petit temple.

Deuxième matinée, nous décidons tous les cinq de monter à la pagode Lawkaoushaung, occupée par le vidéaste la veille, et cette fois-ci c’est tout bon, nous sommes presque seuls pendant que la Shwesandaw est pleine à craquer, l’atmosphère de cette scène au lever de soleil restera certainement un des plus beaux souvenirs de ma vie.

Après ce délice matinal, c’est une bonne idée d’aller flâner dans le village du Vieux Bagan, avant que les touristes ne le prenne d’assaut. Ici la vie est simple, paisible, amicale, familiale, personne ne possède plus que l’autre, ce qui doit éviter beaucoup de conflits. Une mignonne grand mère rigolarde nous offre un thé, il est facile de communiquer avec les villageois. Nous pouvons enfin observer du bois de Thanaka prêt à l’emploi, et que dire de ce petit bambin arraché par ses frères de son vélo et déposé à même le sol?

L’après midi, nous décidons de prendre la route avec nos super vélos électriques dans la région Est de la plaine de Bagan, j’ai repéré une pagode depuis laquelle le point de vue promet d’être grandiose, et ça sera certainement désert de monde, vu l’emplacement assez isolé.
N’ayant pas encore visité beaucoup de pagodes, nous nous arrêtons à celle-ci: la Izagawna. Là, une jeune femme de 19 ans, qui en parait 14, nous aborde, parlant un Anglais correct, et nous fait visiter le monument, sa mère s’occupe de la petite boutique de souvenirs à l’entrée.

Voici la jeune femme en vidéo, nous expliquant la signification des offrandes et du gong, afin d’obtenir des rétributions pour atteindre le Nirvana, notez son immense smartphone avec la statue de la tour Eiffel:

La végétation de Bagan est constituée d’une grande variété d’arbres aperçus sur les photos précédentes, mais également d’une espèce d’euphorbe en arbre, la Euphorbia Antiquorum, que l’on pourrait facilement confondre avec des cactus, ici encore, la pollution plastique ajoute par endroit de merveilleuses touches colorées  à l’environnement.

Juste à côté, Le village de Minnanthu, lui, est super clean, il semble presque artificiel, des fermes, quelques artisans…

En route pour la pagode Pya Tha Da, nous croisons quelques touristes en rade avec leurs vélos électriques, les batteries sont limitées à 25km environ, heureusement on peut toujours appeler la petite agence qui viendra la changer sur place, à condition de savoir ou l’on est situé et d’obtenir du réseau…
Une bergère conduit un  troupeau de vaches blanches, soulevant la poussière qui occulte parfois  la vue sous le soleil déclinant de fin de journée.

Arrivé à la pagode, c’est l’hallu totale: des bus, des vélos partout, le temple est immense, pour monter les marches, les escaliers exigus sont bondés, voilà mon endroit isolé et peinard !!! Yeah !! Cependant, la terrasse est tellement vaste, et le spectacle grandiose, que les sens sont irrésistiblement polarisés par ce qu’il y a de plus beau, on aperçoit au loin les bergères et leurs troupeaux noyés dans la poussière d’or.

Le lendemain matin, avec Pauline et Mélanie, nous partons pour le lac Inle, la dernière image de Bagan sera ces nonnes portant leur aumône quotidienne sur la tête…mais ce n’est qu’un au revoir, sans aucun doute.

 

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