Angkor partie V: Les Stars

Le dernier jour à Angkor, c’est celui des stars:

– Le Ta Phrom, est amoureusement dévoré par les arbres, qui plongent leurs racines dorées et brillantes dans sa chair minérale, cette même dorure que l’on retrouve dans les temples bouddhistes actuels, comme si la nature exacerbait spontanément et consciemment le sacré de cette architecture. A 6h du mat, presque seul, c’est un régal de s’y perdre, accompagné du chant des grandes perruches à plumes rétro-sélectives dichotomiques.

_ Le « modeste » Ta Som, est un antique bijou dans la forêt, il est actuellement en reconstruction. Sa porte Est est totalement incluse dans les racines d’un ficus, une communauté internationale de dentistes étudie le cas.

– Le Prah Khan, est lui aussi coiffé par les arbres. Ses longs corridors frais et sombres, même sous le soleil écrasant de 10h, forment un dédale labyrinthique semblant s’étendre au delà de ses propres murs.
A la sortie, nous retrouvons Keo, généreusement vautré dans son tuk-tuk, perdu dans son sommeil de Khmer, profond et immuable.

-La citée d’Angkor Vat: elle est entouré d’ une douve gigantesque de 200 ha; en son centre, le temple, le plus grand, le plus prestigieux de tous, est construit sur une terrasse de 9 ha. C’est le monument le plus célèbre de l’art Khmer… et le seul vestige de la ville. Pourquoi? Parce que seuls les bâtiments religieux étaient érigés en pierre, les maisons et autres monuments administratifs étaient construits dans des matériaux périssables et légers, telle était la tradition!
La visite de ce temple, volontairement en fin de parcours (tous les touristes se ruent dessus), n’a pas provoqué autant d’émotions que les autres, l’aspect extérieur est  plus strict, moins sensuel, un peu comme le quartier Mériadeck à Bordeaux (ils auraient un atome d’architecture en commun). En revanche, à l’intérieur, les sculptures et décorations débordent de féminité et de grâce. Ici nous sommes noyés dans la démesure de l’empire, et il est impossible de rester insensible au génie de l’art Khmer: la galerie de bas reliefs, qui parcours les 600m de toute l’enceinte du temple, et qui représente des scènes Hindoues, est à elle seule un univers. Cette visite nécessite un guide pour comprendre la symbolique et la complexité architecturale, je vous le conseille fortement, moi qui n’en ai pas pris…

Salut à toi le Cambodge, pays dans lequel les scènes de vie authentiques se rencontrent à quelques mètres, au sortir de tes villes. Et j’espère à bientôt!

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