Anna Purina

Échappés de la tonitruante Katmandou, pour rejoindre Pokhara, une ville sans charme au bord d »un jolie lac. C’est l’endroit où les touristes organisent leur futur trek, boutiques redondantes d’étoffes de touffes de Yaks ou de bouts de boucs, de matériel de couchage style « cercueil-duvet » pour solitaire en groupe, l’homme moderne quoi!
Un petit avion à hélices, exactement au nombre de deux, pour l »équilibre et la sécurité, nous dépose à 2500m dans un village nommé Jomsom, nous montons et la température baisse! Heureusement, j’ai la journée même, trouvé la solution pour faire monter ma propre température: une bonne diarrhée accompagnée d’une fièvre certainement importante, puisque couvert d’un damart, d’une bonne polaire, d’un coupe-vent et enfourné
dans mon confortable cercueil lui-même coiffé d’une bonne couverture, je frissonne quand même! Une rapide recherche sur internet me permettra de découvrir que le Népal est le pays number one au monde pour la diarrhée!
Cet épisode me rappelle fortement mon stage au Maroc, je n’ai jamais la chiasse en voyage, mais quand je l’attrape, j’ai la meilleure qualité avec fièvre de luxe! Toujours inquiétant quand on connait les maladies graves accompagnées de ces symptômes…
Le lendemain, nous embauchons un porteur, Tom, et grâce à la nouvelle route en construction, qui fera prochainement toute la ceinture des Anapurnas, nous prenons une jeep jusqu’à Muktinath, un village à 3800m, ce qui fait 1300m dans les dents en 1H30…très peu recommandé, pas plus que de sauter des paliers en plongée.
A l »arrivée, tout le monde est plus ou moins calmé pour la journée, la sieste se prolonge pas mal. Je tenterai une sortie en fin d’après-midi, pour « gravir » quelques centaines de mètres afin d’espérer un panorama, mais ayant oublié mon scaphandre (non conseillé en période de chiasse), mon sac photo semble peser une tonne et mes pas ralentis font cavaler mon cœur comme en plein footing…la fièvre décuplant certainement le phénomène…
Après une nuit blanche pour moi (footing non stop), la première rando du lendemain est une bénédiction, puisque nous redescendons à 2500m en 2H, les paysages sont grandioses, des formations géologiques très éclectiques, nuancées en couleurs pastels, tapissent tout le parcours, de petits hameaux, heureusement équipés de toilettes sont toujours les bienvenus! Ces paysages ne sont pas sans rappeler l’atlas marocains, ce qui fait deux points communs avec le Maroc!
Les adultes refusent d’être photographiés, seuls les enfants jouent le jeu à fond, des petits gavroches souriants, la morve dégoulinant en continue, les ainés portants le petit frère ou la petite sœur sur leur dos.
Vers midi, quotidiennement, le vent se lève et s’engouffre entre les immenses montagnes, les jeeps soulèvent généreusement le sable-poussière qui nous recouvre à chaque passage (voir photos), avec cette nouvelle route, fini le trek sauvage et paisible des Anapurnas, faudra sortir des sentiers abattus pour retrouver le Népal authentique…
Nous sommes à présent de retour à Pokhara, mon problème de santé a cessé l’avant dernier jour, grâce à la prise d’antibiotiques distribués par Chris.
Depuis notre second passage à Jomsom, en redescendant, Gopal (ami de Chris) nous accompagne, il est guide et tiens également un resto à Katmandou.
Nous allons très prochainement nous séparer, Chris and co. retournant bientôt à Katmandou, quand à moi, je penche pour le parc du Chitwan, dans le Terai…

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